Prélèvement d'organes ; peut-on se passer d'un dialogue avec les proches ? Robin Cremer

Publié le par Leilanne

Où je découvre le terme  de PRÉSOMPTION DE NON-OPPOSITION...qui me convient  bien mieux que le "consentement présumé"...Les mots sont importants...

D’un point de vue juridique, il est donc plus exact de parler de présomption de non-opposition que de consentement présumé.

Tout se passe en réalité comme si les proches qui acceptent donnaient un consentement explicite au nom du défunt ; le prélèvement d’organes devenant un don de la famille, considéré comme une bonne action parce qu'il rend possible un ultime acte de générosité posthume du défunt.

Par humanité dans des conditions de décès presque toujours inattendues, mais sans doute aussi parfois par simple pragmatisme, les équipes de prélèvement ne vont jamais à l’encontre d’une décision négative prise par les proches. C’est sur leur seul tact que repose le contournement des deux écueils majeurs que sont la culpabilisation des familles qui refusent et la glorification sacrificielle de celles qui acceptent.

Maintenant, en cas de refus formel de la famille, c’est elles(équipes soignantes et équipes de coordination) qui se trouveront en situation de dilemme, entre l’obligation de faire respecter la loi et le devoir éthique de dialoguer avec la famille pour donner un sens aux actes proposés.

Sous le régime de la présomption de non-opposition, il ne peut y avoir d’automaticité du prélèvement d’organes autrement que théorique. L’augmentation des prélèvements ne se fera pas sans un changement de leur perception par l'opinion publique.

Espace éthique hospitalier et universitaire de Lille

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