En Russie, le combat d'une mère en deuil contre le prélèvement d'organes sans consentement.18/04/2016

Publié le par Leilanne

En Russie, le combat d'une mère en deuil contre le prélèvement d'organes sans consentement.18/04/2016

En fait , on lui a annoncé la mort de sa fille , on a prélevé, on a menti...Les dérives peuvent être tragiques pour les familles...A force de chercher... je trouve...je trouve des histoires difficiles autour du don, du consentement présumé...ailleurs, certes...mais emblématiques des dérives possibles...La confiance est facilement entamée...

Ce n'est qu'en consultant le rapport d'autopsie de sa fille, percutée à 19 ans par une voiture à Moscou, qu'Elena Sablina a appris que son coeur, ses reins et d'autres organes avaient été prélevés à sa mort un mois plus tôt.
Depuis cette découverte, faite en février 2014, cette Russe se bat contre la loi qui permet aux médecins de prélever des organes sans permission, sans information aux familles, ouvrant la voie selon elle à des abus allant jusqu'au trafic d'organes.
"Dès le premier jour, les docteurs la voyaient comme une donneuse d'organes", dénonce Eléna, dont la fille unique Alina a passé six jours dans le coma avant de mourir.
Le dernier jour, elle se souvient que les médecins affairés l'empêchaient de rentrer dans la chambre de sa fille, sans explication. Le lendemain, c'est par téléphone qu'elle a appris la macabre nouvelle.
Face à cette manière d'agir, Elena, interrogée par téléphone par l'AFP depuis la ville d'Ekaterinbourg dans l'Oural, a alors soupçonné le personnel médical d'avoir pu "aider" Alina à mourir pour prélever ses organes.
L'hôpital moscovite qui a traité la jeune fille avait assuré en 2014 aux médias russes avoir agi en toute légalité. Il n'a pas pu être joint pour commenter ce cas plus en détails.
Déterminée, Mme Sablina a saisi jusqu'à la Cour constitutionnelle russe pour contester la loi en vigueur depuis 1992, qui autorise le prélèvement d'organes sans consentement. Sans succès: sa plainte a été rejetée en février.
Des lois similaires sont appliquées dans plusieurs pays européens dont la France, l'Espagne ou l'Autriche: le patient est donneur d'organes par défaut et lui ou sa famille doit faire savoir son opposition au don d'organes, faute de quoi il est considéré comme consentant.
Dans d'autres pays comme les Etats-Unis, les patients doivent explicitement donner leur accord pour permettre le prélèvement.
- "Ont-ils été vendus?" -
Les experts considèrent le plus souvent que le consentement présumé, qui a tendance à augmenter le nombre de greffes, aide à sauver des vies.
En Russie cependant, certains s'inquiètent du manque de transparence de nature à permettre à des médecins peu scrupuleux d'abuser du système, comme le soupçonne Mme Sablina dans le cas de sa fille.
"Pourquoi ont-ils prélevé six organes du corps d'Alina mais ont écrit qu'ils n'en avaient prélevé que deux?" s'interroge son avocat Anton Bourkov. "Ces organes ont-ils été vendus? Nous n'avons aucun moyen de le prouver", poursuit-il, interrogé par l'AFP.
Malgré une loi très permissive, moins de greffes sont effectuées en Russie que dans les pays occidentaux: seulement environ 1.500 en 2015 contre par exemple plus de 5.700 en France. Seuls 44 hôpitaux sont habilités à effectuer des transplantations.
Pour se faire entendre, Elena Sablina a écrit au procureur général, au représentant des droits de l'homme et au patriarche de l'Eglise orthodoxe, Kirill.
"On m'a dit que le sujet était délicat et que personne ne voulait s'en mêler parce qu'il n'y a pas de précédents concernant des changements de cette loi", regrette-t-elle.
Certains parlementaires ont bien appelé à l'adoption d'un système basé sur le consentement mais ces projets ont été rejetés.
L'avocat Anton Bourkov met en cause une certaine inertie bureaucratique pour expliquer la réticence à revoir un système qui vise selon lui "à ne forcer personne à réfléchir". Il a saisi la Cour européenne des droits de l'homme du cas de sa cliente.
L'Eglise orthodoxe, qui entretient des liens étroits avec le pouvoir, a critiqué le système. En réponse au courrier de Mme Sablina, le Patriarcat de Moscou l'a qualifié de "violation inacceptable de la liberté humaine".
Elena le reconnaît: rien ne pourra ramener sa fille. Mais elle assure vouloir éviter à d'autres de se retrouver confrontés à la même situation. "Les gens sont transformés en morceaux de viande", regrette-t-elle. "L'Etat s'attribue des droits sans limite pour diriger nos vies jusqu'à nos organes".

En fait , on lui a annoncé la mort de sa fille , on a prélevé, on a menti...Les dérives peuvent être tragiques pour les familles...A force de chercher... je trouve...Je trouve des histoires difficiles autour du don, du consentement présumé...ailleurs, certes...mais emblématiques des dérives possibles...La confiance est facilement entamée...Ça me rappelle l'affaire d'Amiens... en France...

Moi

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